Le Big Sloppy Kiss

                          

C’était fin 1998. J’avais provoqué une réunion avec Jan Bang, brillant compositeur et producteur norvégien, avec l’idée de pouvoir organiser ensemble un événement franco-norvégien autour de la musique électronique qui puisse marquer les mémoires et lancer des ponts au dessus de la Mer du Nord. Jan est depuis devenu un ami.
En octobre 1999, le festival Le Big Sloppy Kiss était programmé à Oslo, Bergen, Tromsø et Kristiansand. Très ambitieux, il proposait de mettre en commun les ressources des meilleurs clubs locaux et rassemblait bon nombre des artistes les plus intéressants du moment. Dans le désordre, ça donne : Kid Loco, Alex Gopher ; I :Cube, Kojak, DJ Volta, Ivan Smagghe, Gilb’R, Bob Sinclar, DJ Deep, Pépé Bradock pour les français ; Strangefruit, Bjørn Torske, Erot, Jan Bang, Mental Overdrive, Røyksopp et bien d’autres pour les norvégiens… Parallèlement à cette tournée, un colloque international sur les cultures urbaines rassemble des musiciens, universitaires et chercheurs dans le cadre du festival de musique contemporaine Ultima qui pour la première fois s’ouvre à ces musiques actuelles. Le concert à Kristiansand est accompagné d’une résidence en studio où des artistes français et norvégiens (DJ Volta, Ivan Smagghe, Jan Bang, Torbjørn Brundtland, Nick Sillitoe, Strangefruit, Espen Berg, Per Martinsen, Eivind Aarset, Erik Honoré, King Ola) mettent en commun leurs talents et échangent leur expérience. En 2000, BMG (partenaire de l’opération) sort la compilation Le Big Sloppy Kiss sur le label Pan M. Elle regroupe des artistes français et norvégiens et présente des titres inédits, dont un composé lors de la résidence à Kristiansand (le big sloppy kiss allstars : there's sun down south). L’album est aujourd’hui épuisé, mais on trouve encore quelques copies d’occasion sur des sites Internet spécialisés.
Et puis les choses sont lancées. On organise la même année, à Paris cette fois-ci, avec le Batofar, un événement consacré aux pays Nordiques où la scène norvégienne est représentée en force aux côtés d’artistes finlandais et islandais : Batofar cherche le(s) Nord(s). Les Inrocks choisissent Røyksopp comme groupe de l’année 2000.
	En 2001, une grosse soirée à Oslo intitulée SubCity 04 Paris permet de garder le rythme : on fait venir Demon, Agoria et Elegia, la salle VIP est consacrée au Big Sloppy Kiss (visuels et DJs), et sur une scène spécialement dédiée au Batofar sur laquelle des VJs se produisent toute la nuit, on programme Sébastien Schuller et DJ Cam. Près de 2000 personnes en une soirée, avec 5 scènes différentes.
En mars 2002 et toujours à Kristiansand, j’organise avec Erlend Mogård-Larsen The French Sessions, la première participation non scandinave aux rencontres professionnelles de la musique norvégienne (by :Larm) avec une plateau important (Télépopmusik, DJ Armand’s Rythm Section, Bed, Bertrand Burgalat vs AS Dragon, Infused, Readymade).
Toujours en mars, un dernier galop avec (à Oslo) une Fête de la Francophonie qui accueille les Gotan Project et Noir Désir. Fin août, c’était le départ pour Tokyo. Jan est toujours là-bas, actif, et prépare pour ce mois de juin un gros festival (Punkt.no)