22 février 2005
Stefan Zweig
Stefan Zweig s'est donc donné la mort il y a exactement 63 ans alors
qu'il était en exil à Petropolis (Brésil). Chaque fois que je relis la
lettre d'adieu qu'il a laissée, une bouffée d'émotions me saisit. Pas
vous ? Relisez la : "Ehe ich aus freiem Willen und mit klaren Sinnen aus dem Leben scheide, drängt es mich, eine letzte Pflicht zu erfüllen: diesem wundervollen Lande Brasilien innig zu danken, daß es mir und meiner Arbeit so gut und gastlich Rast gegeben. Mit jedem Tage habe ich dies Land mehr lieben gelernt, und nirgends hätte ich mir mein Leben lieber vom Grunde aus neu aufgebaut, nachdem die Heimat meiner Sprache für mich untergegangen ist und meine geistige Heimat Europa sich selber vernichtet. Aber nach dem 60. Jahre bedürfte es besonderer Kräfte, um noch einmal völlig neu zu beginnen. Und die meinen sind durch die langen Jahre heimatlosen Wanderns erschöpft. So halte ich es für besser, rechtzeitig und in aufrechter Haltung ein Leben abzuschließen, dem geistige Arbeit immer die lauterste Freude und persönliche Freiheit das höchste Gut dieser Erde gewesen. Ich grüße alle meine Freunde! Mögen sie die Morgenröte noch sehen, nach der langen Nacht! Ich, allzu Ungeduldiger, gehe ihnen voraus." traduction en français : "
Avant de quitter la vie de ma propre volonté et avec lucidité,
j'éprouve le besoin de remplir un dernier devoir : adresser de profonds
remerciements au Brésil, ce merveilleux pays qui m'a procuré, ainsi
qu'à mon travail, un repos si amical et si hospitalier. De jour en
jour, j'ai appris à l'aimer davantage et nulle part ailleurs je
n'aurais préféré édifier une nouvelle existence, maintenant que le
monde de mon langage a disparu pour moi et que ma patrie spirituelle,
l'Europe, s'est détruite elle-même.Mais à soixante ans passés il
faudrait avoir des forces particulières pour recommencer sa vie de fond
en comble. Et les miennes sont épuisées par les longues années
d'errance. Aussi, je pense qu'il vaut mieux mettre fin à temps, et la
tête haute, à une existence où le travail intellectuel a toujours été
la joie la plus pure et la liberté individuelle le bien suprême de ce
monde. Je
salue tous mes amis. Puissent-ils voir encore l'aurore après la longue
nuit ! Moi je suis trop impatient, je pars avant eux." |
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