C'était
finalement un soulagement. La balle était rentrée sous l'omoplate
droite et ressortie par une des côtes du milieu, laissant une sale
bouillie d'os, de sang et de restes d'organes dans son sillage. Je suis
tombé en arrière. Je préfère, car je peux voir le ciel. Je peux mourir
désormais. J'ai tenté ma chance, et je ne vais pas finir comme un
mouton que l'on mène à l'abattoir. J'espère seulement continuer à ne
pas souffrir ; j'aspire à rester là, mais je les entends qui
approchent. Ils vont sûrement me retrouver et me ramener dans ce camp.
Je dois profiter de ces derniers moments. J'aimerais mourir avant
qu'ils ne me retrouvent. Mourir libre. |